jeudi 18 novembre 2010

Entrevue avec la metteure en scène : Mélissa Bolduc



Polyvalente, Mélissa Bolduc est active au sein de différents organismes culturels de la ville de Québec, entre autres en tant qu’adjointe artistique d’Entr’actes.

Elle a fait l’assistance à la mise en scène pour les créations Du ciment sur les ailes (2008) et Mono Lake (2009) présentées toutes deux au Théâtre Périscope.



Dans un projet comme celui-ci, quel est le rôle du metteur en scène?

La nature collective de cette production, étant une structure autogérée, m’amène à m’impliquer à différents niveaux, tout comme pour chaque membre de l’équipe. Dès le départ, nous souhaitions faire de cette aventure une expérience enrichissante tant sur le plan humain que sur le plan professionnel. 

Je m’assure donc que cet objectif soit au cœur de nos préoccupations et qu’il nous guide à chacune des étapes : de la sélection de l’équipe jusqu’à la première représentation, en passant par les incontournables activités de financement!  


D’après toi, quelles sont les qualités essentielles d’un bon metteur en scène?

Il me semble essentiel de savoir s’adapter à chacun de ses comédiens. Ils ont tous une sensibilité, un bagage et une énergie différente. C'est pourquoi il faut faire preuve d’écoute afin de s’apprivoiser. C’est ce qui me permettra de savoir comment nourrir leur imaginaire et d’ainsi retirer le meilleur de chacun d’entre eux. 

Dans un même ordre d’idée, il faut s’assurer que les répétitions se déroulent toujours dans un climat propice à la créativité et à l’abandon. C’est primordial, car on a beau avoir la démarche la plus rigoureuse, la planification la plus étoffée, les idées les plus innovatrices, si ou oublie le plaisir, l’échange, la fierté du dépassement de soi, on passe à côté de l’essentiel.


Qu’est-ce qui te motivait au départ à faire la mise en scène de cette pièce?     
             
J’adore les greniers… et comme la pièce se déroule dans ce seul et même lieu, c’est ce qui m’a attirée dès le début. De plus, le Studio P, endroit où se tiendront toutes nos représentations, m’inspirait grandement. Ses murs de briques, son escalier étroit, ses grandes fenêtres, il me semblait que notre histoire aurait réellement pu se passer dans cet endroit… 

Ajoutons à cela que l’intimité de l’endroit s’harmonise pleinement à cette histoire truffée de secrets. La construction dramatique de la pièce a aussi avivé mon intérêt. J’aime particulièrement le chevauchement des scènes du passé et du présent, car cela favorise la participation active du spectateur. 

En effet, en étant les témoins privilégiés de ce récit en pièces détachées, les spectateurs auront à jouer les détectives…  Et qui n’aime pas jouer au Colombo?


En plus de faire de la mise en scène, tu es aussi comédienne. Sachant cela, comment diriges-tu les comédiens?

Comme interprète, il faut savoir s’écouter et être réellement dans le moment présent. Parfois, cela peut être complexe si l’on se pose trop de questions, si l’on est dans l’observation plutôt que dans l’action. 

Comme metteure en scène, j’essaie toujours de désamorcer les doutes, de clarifier certaines zones grises afin que les interprètes aient l’esprit libre. Le plaisir de créer doit être leur seule préoccupation. 

Quelle est ton inspiration pour créer la mise en scène de cette pièce?

À la première lecture de la pièce, il m’est apparu clair que la musique et l’éclairage auraient une place prépondérante dans la création de ce spectacle. En fait, pour plusieurs scènes, ils sont devenus des interlocuteurs importants, voire même des personnages. 

Dès le début, nous avons travaillé à partir d’ambiances musicales pour approfondir les personnages et trouver le ton de la pièce. C’est ce qui nous permet de tisser le fil conducteur de notre histoire, de guider le spectateur dans sa quête de la vérité…


Afin d’inciter les gens à venir voir la pièce, que leur dirais-tu?

Venez découvrir ce lieu si inspirant, cette équipe si captivante, cette histoire si déroutante…

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